Les limites de l’analogie
On le sait, l’analogie est la règle de trois de la créativité ou plutôt, elle est une sorte de quatrième proportionnelle de la théorie mathématique des nombres. La surprise que réservait récemment le satellite FATSAT (Fast Affordable Scientific and Technology Satellite) offre l’exemple des limites d’une analogie : contre toute attente, le satellite a émis le signal de déploiement de la voile solaire Nano-Sail-D à la plus grande joie des Radios Amateurs la détectant en orbite basse autour de la terre.
Les termes aussi bien anglais (Solar Sail) que francais (Voile Solaire) expriment bien l’analogie qui peut s’écrire :
La voile solaire est au rayonnement solaire ce que la voile d’un bateau est au vent.
De fait, l’image d’une voile solaire évoque bien cette analogie :
mais, pour peu qu’on fasse appel aux principes de fonctionnement de voiles de bateau - la différence de pression entre les 2 cotés de la voile crée une force d’aspiration appliquée à la voilure - la limite de l’analogie apparait clairement.
C’est, en effet, les photons qui frappent la voile qui créent une impulsion calculable par l’égalité :
où :
p est la pression des photos
h est la constante de Planck
nu la fréquence en hertz
lambda la longueur d’onde
c est la vitesse de la lumière
A ces impulsions des photons, il convient d’ajouter l’effet du vent solaire qui, même très faible, contribue à limiter l’analogie avec la voile d’un bâteau soumise elle aux vents et aux forces de gravitations.
Ces dernières sont quasiment absentes à l’altitude où se trouvent les voiles solaires, le problème consistant plus à déployer d’imposantes surface en orbite autour des astres qu’à orienter par rapport au vent des surfaces de voilure relativement faibles.
Et pourtant, les voiles solaires portent tout comme celle des bateaux le nom de voile !
Au contraire, le nom du cerf-volant, dont le principe du vol est voisin de la traction d’un bateau par une voile, n’évoque, en francais, la voile que de loin alors que l’anglais "kite" ne traduit aucune analogie. Si l’analogie touche à l’agencement des organisations signifiantes représentantes de l’objet,
a est à b ce que c est à d
des propriétés de l’objet (forme, fonction etc) ou "tertium comparationis" dépend sa fécondité.
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